vendredi 4 avril 2014

Cette fatigue là ...

Ca fait déjà un moment que je veux parler de ça .. mais je ne savais pas trop comment aborder le sujet, comment le tourner. Bon, j'y vais :
 
J'ai traversé les dernières semaines de 2013 assez difficilement. Nous avons déménagé mi-novembre. Déménager sans changer de village, sans changer de rue, ni de nourrice ni d'école. Mais déménagé quand même. J'ai fait la warrior, je n'ai pas pris du tout de congé pour faire ou défaire les cartons. Il est pour l'instant impossible de faire garder Little Miss donc j'ai littéralement déménagé avec les deux moufflets dans les bras. Suite au déménagement, ces mêmes moufflets ont été malades en alternance pendant 6 semaines (avec nuits pourries, vomis dans le lit et toux jolies ( "jolies" c'est seulement pour la rime ...)). On a eu des pannes de nourrice (elle aussi malade). J'ai donc plus d'une fois emmené un des deux enfants au boulot. (jamais les deux en même temps, parce que dans ce cas, je ne serai plus vivante pour te le raconter ...)
Et pour terminer, je suis moi aussi tombée bien malade. Et je ne me suis pas arrêtée de bosser.
 
Bref, j'ai fini 2013 sur les rotules. Epuisée au point de chialer quand le réveil sonne le matin, chialer en cuisinant à 22h pour un repas de famille le lendemain, chialer quand un nouveau rendez-vous professionnel s'ajoutait ... Parce tout me semblait insurmontable, parce que mon corps et mon moral  ne suivaient plus, parce que tout me semblait trop.
J'ai eu peur d'avoir eu tort, de m'être trompée. Je me disais que je n'aurais pas dû choisir ce boulot, que je n'aurais pas dû choisir d'être une mère qui travaille, que je n'aurais pas dû déménager vers cette maison qui est pourtant celle de nos rêves. Et surtout, j'ai eu peur de ne pas m'en sortir, de ne plus y arriver.
 
Je ne sais pas exactement quand et comment je m'en suis sortie.
Il y a eu un week-end passé à dormir et manger. Il y a eu un Mâââri qui a géré pas mal de choses. Il y a eu le soutien et les conseils d'une sacrée morue. Il y a eu un certain lâcher-prise, aussi : non, ce n'est pas si grave si Babychou retourne à l'école avec un pantalon "un peu" vert aux genoux ( c'est toujours mieux qu'en slip). Ce n'est pas si grave si Little Miss n'est pas parfaitement coiffée ce matin. Ce n'est pas si grave si la chambre de Little Miss n'est pas terminée  (par contre ça commence à être un peu pénible qu'elle dorme dans notre chambre ...). J'ai l'air comme ça d'avoir digéré ce lâcher-prise. Mais en l'écrivant, je me rend compte que je fais des efforts et que ce n'est pas complètement acquis. J'y travaille quoi.
Cette "crise" m'est tombée dessus si soudainement que je ne l'ai pas vu venir. Je flippe que ça revienne et que je ne m'en sorte pas aussi facilement. Je fais attention. Je m'oblige à me reposer même si tout n'est pas nickel. J'ai augmenté le nombre d'heures de la femme de ménage ( elle est passée de 2 à 2heures30 par semaine... on peut pas encore parler de domestique à temps plein ...). Je m'impose un rythme pour ne pas me laisser déborder. Bref, rien de miraculeux dans tout cela. Je cherche, je réfléchis, je me demande comment concilier tout ça...
 
Comment tu fais toi ? Tu t'en sors ?
 
J'ai pas encore eu le temps de le lire ...