Ca fait déjà un moment que je veux parler de ça .. mais je ne savais pas trop comment aborder le sujet, comment le tourner. Bon, j'y vais :
J'ai traversé les dernières semaines de 2013 assez difficilement. Nous avons déménagé mi-novembre. Déménager sans changer de village, sans changer de rue, ni de nourrice ni d'école. Mais déménagé quand même. J'ai fait la warrior, je n'ai pas pris du tout de congé pour faire ou défaire les cartons. Il est pour l'instant impossible de faire garder Little Miss donc j'ai littéralement déménagé avec les deux moufflets dans les bras. Suite au déménagement, ces mêmes moufflets ont été malades en alternance pendant 6 semaines (avec nuits pourries, vomis dans le lit et toux jolies ( "jolies" c'est seulement pour la rime ...)). On a eu des pannes de nourrice (elle aussi malade). J'ai donc plus d'une fois emmené un des deux enfants au boulot. (jamais les deux en même temps, parce que dans ce cas, je ne serai plus vivante pour te le raconter ...)
Et pour terminer, je suis moi aussi tombée bien malade. Et je ne me suis pas arrêtée de bosser.
Bref, j'ai fini 2013 sur les rotules. Epuisée au point de chialer quand le réveil sonne le matin, chialer en cuisinant à 22h pour un repas de famille le lendemain, chialer quand un nouveau rendez-vous professionnel s'ajoutait ... Parce tout me semblait insurmontable, parce que mon corps et mon moral ne suivaient plus, parce que tout me semblait trop.
J'ai eu peur d'avoir eu tort, de m'être trompée. Je me disais que je n'aurais pas dû choisir ce boulot, que je n'aurais pas dû choisir d'être une mère qui travaille, que je n'aurais pas dû déménager vers cette maison qui est pourtant celle de nos rêves. Et surtout, j'ai eu peur de ne pas m'en sortir, de ne plus y arriver.
Je ne sais pas exactement quand et comment je m'en suis sortie.
Il y a eu un week-end passé à dormir et manger. Il y a eu un Mâââri qui a géré pas mal de choses. Il y a eu le soutien et les conseils d'une sacrée morue. Il y a eu un certain lâcher-prise, aussi : non, ce n'est pas si grave si Babychou retourne à l'école avec un pantalon "un peu" vert aux genoux ( c'est toujours mieux qu'en slip). Ce n'est pas si grave si Little Miss n'est pas parfaitement coiffée ce matin. Ce n'est pas si grave si la chambre de Little Miss n'est pas terminée (par contre ça commence à être un peu pénible qu'elle dorme dans notre chambre ...). J'ai l'air comme ça d'avoir digéré ce lâcher-prise. Mais en l'écrivant, je me rend compte que je fais des efforts et que ce n'est pas complètement acquis. J'y travaille quoi.
Cette "crise" m'est tombée dessus si soudainement que je ne l'ai pas vu venir. Je flippe que ça revienne et que je ne m'en sorte pas aussi facilement. Je fais attention. Je m'oblige à me reposer même si tout n'est pas nickel. J'ai augmenté le nombre d'heures de la femme de ménage ( elle est passée de 2 à 2heures30 par semaine... on peut pas encore parler de domestique à temps plein ...). Je m'impose un rythme pour ne pas me laisser déborder. Bref, rien de miraculeux dans tout cela. Je cherche, je réfléchis, je me demande comment concilier tout ça...
Comment tu fais toi ? Tu t'en sors ?
J'ai pas encore eu le temps de le lire ... |
J'ai eu un peu la même chose, même si je pense que tu bosses 15 fois plus que moi. Mais à un moment, on craque. Oui, il faut lâcher prise sur ce que l'on peut. Tant pis si la maison n'est pas nickel, bien propre et rangée. Tant pis si le repas du soir, c'est encore des pâtes réchauffées (tant qu'à faire, on en cuit un bon paquet d'un coup, on met ce qui reste dans des petites boites), avec du jambon. Oui ça fait 5 soirs de suite que c'est ça, mais de toute façon, si on essaie autre chose, ça va être dur de faire passer, donc je laisse tomber, on fera équilibré, sain et bio quand on aura le temps.
RépondreSupprimerDemande de l'aide, mais ce n'est ni simple à faire, ni à trouver.
Nous ne sommes pas des mères parfaites, mais tant que les enfants sont heureux et grandissent en devenant des gens bien, je pense qu'on fait notre boulot.
Courage, courage, courage. Plein de soutien, plein de bisous.
Claire
Je travail à la maison (je suis "nounou" .. ) et pourtant, moi aussi j'ai eu ce sentiment que je n'y arriverais pas, plus .. supporter les "enfants des autres" ... m'occuper d'eux à plein temps mais ne pas avoir 5 minutes pour faire un câlin à ma fille, nettoyer la maison et que tout soit de nouveau sale dans la demi-heure qui suit , pleurer quand Zhom rentre le soir, parce que la journée est déjà passée et que je n'ai pas fait le dixième de ce qui était écrit sur ma liste, avoir l'impression de m'oublier dans cette vie que je consacre aux autres, etc ...
RépondreSupprimerALors, je fait quoi ?? aucune idée, j'essaye aussi le "lacher-prise" .. ça marche impec certains jours, beaucoup mois d'autres jours ... et ces jours là, et bien, j'essaye de me faire chouchouter, je me plains (ça fait du bien aussi ;) ) ... et puis j'ouvre les yeux, j'entends mes enfants rire (ou se chamailler ..), j'ai le droit à un bisou quand ils passent en courant à côté de moi ... on passe un bon moment pendant le repas (pates-jambon...) à discuter et à parler de nos envies, on se prévoit des petits moments ensemble le dimanche à venir, et je me dit que j'ai beaucoup de chance ... et d'un seul coup, tout vas mieux, je me sens plus légère ... mais je sais aussi que ce n'est pas définitif, que les moments "moins bien" reviendront, quelque fois ... mais c'est peut être aussi ça, la vie ???....
Une autre chose ... j'ai fait une sorte de "baby blues" à l'arrivée de Joris, je ne m'en suis pas rendue compte tout de suite, je n'ai pas compris ... je ne parlais pas de mon mes pleurs, j'avais honte ... on ne parle pas de baby blues en adoption ... ta puce n'est pas là depuis super longtemps, ne néglige pas cela, ça pourrait expliquer une partie de ton mal être ...
Je te souhaite plein de courage .. un peu moins de fatigue, et plein de moment de bonheur à venir !!
Quand je suis à bout je passe le relai à Mister bonheur (même si il râle, j'ai pas vraiment d'autre alternative sous la main) je me fais un ciné. C'est le meilleur reboosteur en si peu de temps que je connaisse.
RépondreSupprimerTout le monde y gagne, il semblerait que si je suis bien tout va bien chez nous.
En ce qui me concerne, je ne m'en sors pas non plus... La fatigue traine et ne disparait pas !
RépondreSupprimerJe compte bien sur les ponts de mai pour me reposer et prendre le soleil.
Ah la fatigue "j'suis a bout j'en peux plus laissez moi dormir et ne jamais me réveiller" elle est pas agréable, mais bon, si tout était parfait, on s'ennuierait non? <3
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